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Aliments à base d’insectes – Bientôt dans nos assiettes ?

L’Union européenne a autorisé l’utilisation de vers de farine jaunes séchés pour l’alimentation humaine. Une première.

 

Des sauterelles grillées, des vers de palmier à l’étouffée ou des abdomens de fourmi confits… Ces plats traditionnels, dont se délectent les populations en Asie, en Amérique latine ou en Afrique, ne vont pas de soi en Europe. Les produits à base de vers de farine, criquets et autres insectes sont d’ailleurs soumis à la réglementation européenne de 2015 sur les nouveaux aliments, dite « Novel Food » (1).

Mais la donne pourrait vite changer, avec la première autorisation de mise sur le marché par la Commission européenne de vers de farine jaunes séchés (des larves du coléoptère Tenebrio molitor), accordée le 4 mai (2). « Ce nouvel aliment peut être utilisé comme insecte séché entier sous forme de collation ou comme ingrédient d’un certain nombre de produits alimentaires, par exemple sous forme de poudre dans des produits protéiques, biscuits ou produits à base de pâtes », détaille Bruxelles.

Une source de protéines durable

Les insectes sont une source de protéines, de matières grasses, de vitamines, fibres et minéraux, rappelle l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). De plus, leur élevage dégage peu de gaz à effet de serre, et nécessite peu d’intrants. Certains y voient donc une solution à l’empreinte carbone désastreuse de notre alimentation carnée, tout en évitant des carences en protéines. La Commission européenne ne s’y est pas trompée, et l’intègre « comme une source de protéines de substitution qui peut soutenir la transition de l’UE vers un système alimentaire plus durable », dans sa stratégie « De la ferme à la table » lancée en mai 2020 (3).

Dans la réalité, des restaurateurs proposent déjà des produits à base d’insectes – nous avions d’ailleurs goûté un burger aux vers. Mais ils évoluaient jusqu’à présent dans un certain flou juridique.

Attention aux allergies

Allergiques aux crustacés et aux acariens, soyez prudents. Dans un avis de novembre 2020, l’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) alerte sur le fait que la consommation de vers de farine « peut induire une sensibilisation primaire et des réactions allergiques aux protéines [de ces vers] et peut provoquer des réactions allergiques chez les sujets allergiques aux crustacés et aux acariens ». Néanmoins, l’Efsa considère que la consommation de vers de farine séchés et déshydratés, entiers ou réduits en poudre, ne pose pas de problèmes particuliers dans les conditions d’élevage et d’emploi autorisés par la réglementation européenne.
Pour autant, l’Efsa n’en surestime pas les qualités. La consommation de ce produit « n’est pas désavantageuse au plan nutritionnel » : sa richesse en protéines est surestimée du fait de la présence d’azote non protéique dans la chitine constituant la carapace.

(1) Règlement (UE) 2015/2283.
(2)  L’autorisation de l’UE a été accordée suite au dépôt d’un dossier par la société de biotechnologie française Agronutris, spécialisée dans la transformation d’insectes comme source de protéines. L’autorisation concerne donc uniquement le ver de farine, transformé selon les process décrits dans le dossier d’Agronutris.
(3) https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal/actions-being-taken-eu/farm-fork_fr

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