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Covid-19 • Faut-il choisir un masque chirurgical ou en tissu ?

La consigne est désormais au port du masque dans la plupart des magasins, dans les transports en commun, les lieux accueillant du public, voire l’espace public, et on a le choix entre masques chirurgicaux et masques en tissu. Mais se valent-ils ?

En résumé

Masque en tissu cat. 1 Masque en tissu cat. 2 Masque chirurgical
Protection Filtre au moins 90 % des particules émises par le porteur

Ne filtre pas l’air inhalé par le porteur

Filtre au moins 70 % des particules émises par le porteur

Ne filtre pas l’air inhalé par le porteur

Filtre au moins 95 % des particules émises par le porteur

Filtre l’air inhalé par le porteur

Durée du port 4 h 4 h 4 h
Après usage Lavage à 60 °C
Nbre d’utilisations sur l’emballage
Lavage à 60 °C
Nbre d’utilisations sur l’emballage
Jetable

Face à l’absence de masques pour le grand public durant le confinement, l’Afnor a sorti un référentiel et des patrons pour la fabrication de masques barrières en tissu, réutilisables après lavage. Le modèle a d’abord séduit des couturières et des particuliers dotés d’une machine à coudre, puis des entreprises se sont mises à en fabriquer à grande échelle. On en trouve actuellement de deux catégories, 1 et 2.

La catégorie 2 filtre au moins 70 % des particules émises par le porteur du masque, à partir d’une taille de 3 microns (1), tandis que la catégorie 1 en filtre au moins 90 %. L’Afnor recommande de porter ces masques en tissu au maximum 4 heures, puis de les laver à 60 °C, ce peut être avec les draps ou le linge de toilette. Entre deux passages en machine, on peut aussi les laver à la main, à l’eau chaude et au savon. Certains sont lavables seulement 5 fois, d’autres jusqu’à 50 fois, sans que leurs performances se dégradent. Cette indication doit figurer sur l’emballage, même si elle manque trop souvent.

Les masques chirurgicaux plus protecteurs

Réservés aux personnels soignants au plus fort de l’épidémie, les masques chirurgicaux sont désormais autorisés à la vente au grand public dans les pharmacies ainsi que dans les grandes surfaces, quand celles-ci ne sont pas en rupture de stock. Ils se vendent en général par boîte de 20 ou 50 et répondent à la norme EN 14683, qui doit figurer sur l’emballage. Jetables, ils se portent au maximum 4 heures, puis on les jette à la poubelle, surtout pas dans la rue ni dans les toilettes.

Ils filtrent au moins 95 % des particules à partir d’une taille de 3 microns, et présentent un double avantage : ils filtrent évidemment les particules émises par le porteur, mais selon l’INRS, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la santé au travail, le masque chirurgical « protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis ». Des infectiologues de l’AP-HP l’ont également rappelé à la mi-avril face aux contre-vérités qui circulaient, « le masque chirurgical permet de filtrer à la fois l’air inhalé et l’air expiré ». C’est un sérieux atout face aux masques en tissu. Soulignons néanmoins que toutes ces études ont été réalisées en milieu hospitalier et dans l’industrie, et qu’il n’en existe pas sur le port du masque chirurgical dans l’espace public.

Mais qu’il soit chirurgical ou en tissu, le masque doit couvrir le nez, la bouche et le menton. Le rabattre sur le cou entre deux rendez-vous ou deux magasins est une très mauvaise idée, on risque d’en contaminer l’intérieur avant de le réutiliser !

Rappelons enfin que le port d’un masque, qu’il soit chirurgical ou en tissu, ne dispense pas plus des gestes barrières que de la distanciation sociale.

Que penser des visières de protection ?

visuel-visiere

Elles protègent les yeux et le visage, mais l’INRS l’assure, les visières ne sont pas des équipements de protection respiratoire. Autrement dit, elles peuvent s’utiliser en complément du masque, en aucun cas en remplacement. Elles doivent être désinfectées très régulièrement à l’alcool à 70°.

Et les masques antipollution ?

C’est une arnaque très présente sur les réseaux sociaux, on vous assure que le masque antipollution, vendu au prix fort sinon exorbitant, protège du coronavirus. Or rien, absolument rien ne le prouve, et s’équiper d’un masque en tissu conforme aux recommandations de l’Afnor est nettement moins onéreux.

(1) La taille de 3 microns est supérieure à celle du virus proprement dit, mais pas aux postillons et aux gouttelettes qui le véhiculent.

Élisabeth Chesnais

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