Le ministre de la Santé, Olivier Véran, conseille de privilégier les masques en tissu de catégorie 1 ou les masques chirurgicaux aux masques artisanaux. Explications.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, l’a confirmé la semaine dernière : il faut laisser tomber les masques faits maison, ou ceux sans garantie officielle de filtration, vendus chez les tailleurs et couturières de quartier par exemple. Leur niveau de filtration n’est, par définition, pas évaluable, il est donc présumé insuffisant. Mieux vaut se reporter sur des masques dont les performances sont élevées et avérées, d’autant qu’ils sont maintenant largement disponibles dans le commerce et sur Internet, à des prix plus raisonnables que lors du premier déconfinement : il s’agit des masques chirurgicaux, jusqu’alors officiellement réservés aux personnels de santé, et des masques en tissu portant la garantie de filtration de niveau 1, dits masques de catégorie 1, ou encore masques à usage non sanitaire (UNS) 1. Neufs, les premiers arrêtent au moins 95 % des particules à partir de 3 microns, les seconds, au moins 90 %. Pour faire des économies, n’hésitez pas à laver les masques, même les chirurgicaux : certes, ils ne sont pas conçus pour passer au lave-linge, mais nous avons constaté lors d’un test qu’après 10 lavages en machine à 60 °C, ils conservaient d’excellentes capacités de filtration.
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Le changement de doctrine est lié à l’émergence de plusieurs mutations récentes du coronavirus, un phénomène classique dans la trajectoire d’un virus. Le variant anglais, qui a mis à genoux le système hospitalier britannique et entraîné outre-Manche un confinement sévère avec fermeture des écoles, est présent de façon certaine sur l’ensemble du territoire français, sans qu’on sache précisément s’il circule déjà activement ou pas. Seule certitude, il se transmet plus facilement. Il n’est donc pas illogique, face à une version plus contagieuse du virus, d’utiliser des masques plus efficaces. Et de renforcer les mesures barrières : désormais, il est conseillé, dans la mesure du possible, de ne pas se tenir à moins de deux mètres d’une autre personne, surtout dans les espaces fermés que sont les magasins, les transports publics, les bureaux ou les ateliers de travail. Le lavage fréquent des mains, à l’eau et au savon, et à défaut, au gel hydroalcoolique, reste primordial.
Bien porter son masque, ça compte aussi
- Le masque doit être manipulé le moins possible, et seulement avec des mains propres.
- Il doit couvrir la bouche et le nez.
- Le masque ne doit pas bailler sur les côtés : ne croisez pas les élastiques. Au besoin, agrafez les bords du masque pour le rendre plus hermétique.
- Pour les porteurs de lunettes, un sparadrap ou un des dispositifs désormais vendus dans le commerce peut aider à lutter contre la buée.
- Quand vous l’enlevez, ne le stockez pas dans une poche : si vous le conservez pour le réutiliser un peu plus tard, suspendez-le dans la mesure du possible à l’air libre.