Nous avons recueilli 11 481 réponses au questionnaire sur les masques diffusé via notre newsletter hebdomadaire, entre le 20 et le 26 mai. Nous l’avons doublé d’un sondage par Internet auprès d’un échantillon représentatif de la population, sur lequel s’appuient nos infographies. 1 033 personnes ont été interrogées.
L’achat des masques
Pour l’ensemble des répondants, grandes surfaces et pharmacies sont les principales sources d’achat de masques chirurgicaux. Le marché est maintenant stabilisé, pour preuve, les prix moyens ne varient pas beaucoup. Il faut compter 62 centimes le masque dans les supermarchés, 84 centimes en officine.
Quand ils sont achetés, et non fournis par les collectivités locales ou faits maison, les masques en tissu viennent surtout des couturières, ce qui confirme l’importance du secteur non réglementé, qui a lancé le mouvement en cours de confinement. Le prix se situe autour de 4,30 €. Les pharmacies figurent en bonne place, puisqu’elles fournissent 25 % de ces masques (et même 35 % pour notre lectorat), pour un coût légèrement supérieur, mais sans doute aussi, une certification et des garanties de filtration plus établies.
La notice d’utilisation
La vigilance s’impose sur l’information des consommateurs : des fournisseurs profitent du besoin pressant d’équipement pour passer outre leurs obligations en la matière. Les services de la DGCCRF l’ont constaté, nos enquêtes le confirment : 40 % des masques chirurgicaux sont vendus sans notice. Même si maintenant, tout le monde sait comment porter un masque, c’est considérable ! Notons que parfois, quand elle est présente, elle est rédigée exclusivement en langue étrangère, le plus souvent en chinois ou en anglais.
Les masques en tissu ne sont pas en reste. La notice manque à l’appel pour quasiment la moitié d’entre eux. L’achat chez les couturières, qui occupe encore une place importante, explique en partie la situation. L’absence de marquage officiel, qui garantit filtration et respirabilité pour un nombre déterminé de lavages, va dans le même sens : 56 % des masques en sont dépourvus.
Le port du masque
Le masque est entré dans nos habitudes : sans surprise, avec le déconfinement, la durée d’utilisation a augmenté par rapport à notre dernier questionnaire, avoisinant les 3 h 30 par semaine (un peu moins chez nos lecteurs), soit une demi-heure par jour en moyenne. À raison, la population porte peu le masque à l’extérieur. Le virus ne se transmet pas à l’air libre, c’est maintenant établi. Dans les espaces clos, les conditions sont nettement plus favorables à la contagion. Le message est passé : dans les transports publics, l’obligation de porter le masque est massivement respectée, chez nos lecteurs comme dans le panel représentatif. Si tout le monde porte un masque, le virus ne circule quasiment plus ! Pour les courses, c’est un cran en-dessous, mais la majorité se plie à ce qui apparaît comme une nécessité. Le masque est moins systématique au travail, sans doute parce qu’il faut alors le supporter toute la journée, ce qui est loin d’être évident. Quant aux visites chez des amis ou parents, il semble que la priorité soit donnée aux gestes barrières, puisque seulement 23 % des personnes le porte dans cette situation. Globalement, notre lectorat se distingue de la population générale en observant mieux les règles de port du masque, dans les transports, les commerces et au travail.
Après l’utilisation des masques
Réutilisation
Presque la moitié des répondants ne respecte pas à la lettre les consignes d’entretien des masques en tissu. Il faut dire que le lavage systématique à 60 °C est contraignant ! En réalité, entre deux lessives à 60 °C en machine, un nettoyage à l’eau chaude et au savon, en frottant bien, semble suffisant. Pour les masques chirurgicaux, c’est aussi le système D qui prévaut. Seulement 60 % des personnes le jettent systématiquement après utilisation (moins de 50 % chez nos lecteurs !). 30 % le font sécher quelques heures quand il a servi moins de 4 h, avant de le réutiliser (42 % de nos lecteurs pratiquent ce « recyclage »). Un choix qui n’a rien d’aberrant, mais attention, si le coronavirus succombe à l’air libre, il lui faut un certain temps, et des moisissures peuvent également souiller le masque…
À jeter avec les ordures ménagères !
L’idéal est de stocker les masques chirurgicaux utilisés dans un sac fermé et, une fois qu’il est plein, de placer ensuite ce sac dans la poubelle des ordures ménagères. C’est même impératif quand on est atteint du Covid-19. Un tiers du panel se plie à cette discipline, tandis que la moitié jette directement les masques à la poubelle. Pas scandaleux, du moment que ce n’est pas dans la poubelle de recyclage ! Rappelons que jeter un masque sur le trottoir est actuellement passible d’une amende de 68 €, qui devrait bientôt passer à 135 €.
Confort, prix, votre opinion sur le port du masque
À 41 %, vous trouvez les masques inconfortables, à 46 %, qu’ils sont trop chers. Malgré la contrainte, une courte majorité estime qu’ils devraient être obligatoires dans tous les espaces publics et commerciaux. Nos lecteurs sont plus enclins à ce que le masque s’impose partout.
Anne-Sophie Stamane
Isabelle Bourcier
Observatoire de la consommation