La pénurie actuelle de masques pose l’épineuse question de la réutilisation d’un masque déjà porté. Réglementairement, les masques sont à usage unique. Les rares analyses publiées concernent le milieu médical, qui dispose de moyens de désinfection sophistiqués, très éloignés de ceux disponibles à la maison. Difficile d’en tirer des conseils pratiques !
Le four traditionnel
L’école de médecine de Stanford a dû préciser l’information qu’elle mettait en avant dans un document très relayé depuis sa publication, et que nous rapportions nous aussi : passer les masques au four à 70 °C pendant 30 minutes est bien une possibilité, mais très difficile à appliquer pour les particuliers. Dans la cavité, les masques doivent être éloignés de toute surface métallique, une condition quasiment impossible à respecter dans un four domestique. Il faudrait les suspendre à une grille en bois, loin des parois… Une lectrice nous a adressé les photos des masques chirurgicaux qu’elle avait mis au four, posés dans un récipient métallique : ils avaient tous fondu.
Le four à micro-ondes
Pratique, rapide et sans doute efficace, la méthode n’est pas conseillée. Les masques comportent pour certains une partie métallique au niveau du nez susceptible de produire des étincelles, et des études mentionnent la fonte possible du matériau. Si vous tentez l’expérience, restez dans les parages. Nous n’avons aucune idée de la durée et de la puissance à programmer.
La vapeur
L’exposition des masques pendant 10 minutes à la vapeur, au-dessus d’un récipient d’eau bouillante, est sans doute plus accessible, mais fait courir un risque de brûlure. En plus, la procédure ne serait renouvelable que 5 fois. Au-delà, l’efficacité du masque n’est plus garantie.
Alcool et Javel
À éviter ! Pulvériser de l’alcool ou de la Javel sur un masque, pire encore, le faire tremper, dégrade fortement les capacités de filtration du masque. La Javel présente un inconvénient supplémentaire : même après plusieurs rinçages généreux, les vapeurs persistent, entraînant un risque d’irritation des voies respiratoires.
Les UV
En laboratoire, ils ont montré une bonne capacité de désinfection, tout en préservant le matériau. Encore faut-il avoir la main sur les paramètres du processus… Ce qui n’est pas le cas quand on n’a que le rayonnement solaire naturel sous la main !
Suspension à l’air libre
Le virus finit par s’inactiver après quelques heures à quelques jours, selon la surface. Laisser le masque suspendu quelques jours à l’air libre, par exemple à un crochet, garantit normalement la disparition du virus.
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