Masques de fortune et écran antipostillons : voici quelques conseils pour bidouiller sans trop de matériel une protection à l’utilité limitée, mais reconnue.

Faute de masques dans les pharmacies, les autorités sanitaires commencent à reconnaître, du bout des lèvres, que des masques non médicaux font partie des mesures barrières, notamment quand la distanciation sociale est difficile à respecter, dans les magasins par exemple. En pleine épidémie de Covid-19 la Direction générale des armées (DGA) teste d’ailleurs, depuis la fin mars, l’efficacité de masques industriels ne répondant pas aux exigences médicales.

En attendant une éventuelle homologation et commercialisation de ces modèles, pas le choix, le bricolage maison prévaut. L’idéal est de se confectionner un masque trois couches à la machine à coudre, tel que nous l’avons décrit, en s’aidant d’un des patrons ou gabarits qui circulent sur internet.

L’Afnor, dans son document téléchargeable du 27 mars, propose quelques modèles. Bec de canard, masque à plis, modèle ninja, tout est possible, tant que la forme épouse le visage en incluant bouche, nez et menton ! Il ne doit pas y avoir de couture au milieu du masque, qui compromettrait l’étanchéité. Les tissus utilisés pour la face extérieure et la doublure sont plus adaptés s’ils ont une trame ou un maillage serré (vieux draps en coton, popeline, interlock, etc.). L’élément du milieu doit être d’une matière plus filtrante : morceau de sac aspirateur textile, mais aussi lingette dépoussiérante de type Swiffer, plus légère et facile à supporter. Un morceau de papier absorbant (mouchoir jetable, essuie-tout, etc.) est moins efficace mais également possible. Prévoyez dans ce cas cette partie amovible, afin de la jeter après usage, c’est-à-dire dès que le masque s’humidifie, le reste pouvant être nettoyé simplement à l’eau chaude et au savon, ou en machine.

Foulard, serviette en papier, écharpe…

Faute de machine à coudre, coudre l’ensemble à la main n’est pas insurmontable. Mais il est possible de s’en sortir même sans aucun matériel de couture. Le Centre de contrôle des maladies (CDC) américain diffuse un modèle trois couches à agrafer, à partir d’un foulard, d’un filtre à café coupé, et de deux élastiques(1). Rudimentaire, mais rapide à faire ! Plus simple encore, sans aucun matériel particulier : le masque taillé dans le bas d’un t-shirt, ne nécessitant qu’un vieux vêtement et une paire de ciseaux. Reste que le jersey est un tissu lâche qui risque de laisser largement passer le virus…

De nombreux tutoriels(2) ont aussi fleuri sur internet pour bricoler un masque de fortune avec une serviette en papier, ou un morceau d’essuie-tout. La réalisation ne requiert que des élastiques et une agrafeuse. Attention, un masque conçu selon cette méthode est très éphémère, car il s’humidifie très vite et perd rapidement toute efficacité.

Et pourquoi pas, tout simplement, placer son écharpe devant la bouche et le nez, comme le font de nombreuses personnes dans la rue ? Pas de problème si l’écharpe est propre, si on n’y porte pas la main constamment pour la replacer, et si elle est lavée après avoir été portée. Sinon, c’est plus un vecteur de contamination qu’autre chose ! Ces remarques sont valables pour les masques, maison ou achetés dans le commerce : ils ne sont efficaces qu’à la condition d’être correctement mis et utilisés et de n’être pas manipulés à tout bout de champ.

Écran en plastique

En dehors des masques, l’usage d’un écran en plastique souple est une solution envisageable. Elle est mentionnée par le site stop-postillons.fr, tenu par deux médecins généralistes. Le site répertorie toutes les méthodes connues de protections individuelles respiratoires.

(1) https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/prevent-getting-sick/diy-cloth-face-coverings.html

(2) Par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=7Lg0jnJ3hEo

Anne-Sophie Stamane

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