Réforme à l’arrêt, moindres revalorisations des pensions… Les retraités, comme les futurs retraités, sont impactés par la crise du Covid-19.
Rappelez-vous : il y a quelques mois encore, la refonte du système actuel de retraites était sans conteste le sujet d’actualité numéro un. Mais avec la crise du Covid-19, la réforme structurelle voulue par Emmanuel Macron a été mise de côté, en dépit des deux projets de loi adoptés en début d’année (via l’article 49 alinéa 3 de la Constitution qui autorise l’adoption d’un texte sans vote des députés) et des souhaits de plusieurs personnalités politiques (Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en tête) de voir cette réforme réinscrite à l’agenda parlementaire avant l’élection présidentielle de mai 2022… En attendant, l’impact du Covid sur les retraites n’est pas neutre.
Une revalorisation des pensions faible ou nulle
La retraite de base perçue par plus de 14,5 millions de retraités du régime général (1) va être revalorisée de +0,4 %, soit un peu moins que l’inflation qui devrait être de +0,5 % en 2020 selon les prévisions de la Banque de France (2) publiées en décembre dernier.
Concrètement, cette revalorisation ne sera effective que le 9 février 2021, puisque la pension de base des ex-salariés du secteur privé est versée à terme échu, c’est-à-dire le mois qui suit celui pour lequel elle est due. Une même revalorisation de +0,4 % sera appliquée aux pensions de retraite des fonctionnaires qui seront versées le 28 janvier 2021.
En revanche, la retraite complémentaire Agirc-Arrco que perçoivent les ex-salariés du secteur privé ne sera pas revalorisée cette année. Face à l’ampleur de la crise, les partenaires sociaux ont en effet décidé en octobre dernier du gel de la valeur de service du point de retraite (désormais unique) Agirc-Arrco : celui-ci reste donc égal à ce qu’il était depuis le 1er novembre 2019 : 1,2714 € l’an.
Les retraites complémentaires versées par l’Ircantec aux agents contractuels de la fonction publique seront pour leur part revalorisées à hauteur de +0,4 %.
Un seuil de cotisations gelé
Même s’il s’agit d’un élément quelque peu technique, le plafond de la Sécurité sociale (PSS), qui sert entre autres de seuil de référence pour le calcul des cotisations retraite obligatoires du régime général et de l’Agirc-Arrco, est en principe relevé année après année, de 2 % en moyenne, en fonction de l’évolution du salaire moyen par tête (SMPT). Mais, comme souligné lors de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, « appliquer la formule d’évolution du SMPT » aurait conduit à réduire le plafond de la Sécurité sociale en 2021 compte tenu de l’effondrement du SMPT en 2020. Pour éviter « des conséquences préjudiciables en termes de droits et prestations des cotisants », il a été décidé que ce plafond reste fixé à 41 136 € pour l’année 2021.
Un ajustement pour certains plafonds
Pour valider un trimestre retraite, un salarié du secteur privé doit être payé sur la base minimale de 150 h du Smic horaire. Celui-ci est désormais de 10,25 € brut/heure pour 2021 (contre 10,15 € brut/heure en 2020) : 1 537,50 € bruts en 2021 sont donc nécessaires pour valider un trimestre et 6 150 € bruts soumis à cotisations pour en valider 4.
Dans ce même esprit, pour percevoir la réversion de la pension de base d’un retraité du régime général, le conjoint survivant ou l’ex-conjoint doit disposer de ressources annuelles inférieures à certains plafonds. Ces derniers sont également calés sur l’évolution du Smic. Ils passent donc à 21 320 € en 2021 (contre 21 112 € en 2020) pour une personne seule et à 34 112 € pour un bénéficiaire à nouveau en couple.