Depuis le début du confinement, Que Choisir relève les prix en drive pour les principaux produits de première nécessité, auprès de 10 enseignes (Cora Drive, Auchan Drive, Drive Intermarché, E. Leclerc Drive, Casino Drive, Mes courses Casino, Courses U Drive, Carrefour Drive, Chronodrive et Colruyt Collect and go). Lors de la cinquième semaine de confinement, les prix moyens sont repartis en légère hausse, alors que l’ampleur des ruptures de stock se réduit.
Durant la cinquième semaine de confinement (du 13 au 18 avril), les principaux produits de première nécessité (pâtes, riz, eau, conserves, lait, papier toilette, mouchoirs, etc.) ont de nouveau fait l’objet de relevés de prix sur les drives des principales enseignes. Comme nous l’expliquions, les prix de chaque produit considéré individuellement ont en moyenne peu augmenté par rapport aux semaines précédant le confinement. Mais la pénurie touchant avant tout les références les moins chères d’un produit, les clients sont contraints de se reporter sur les gammes plus onéreuses. Les produits proposés en drives voient leur prix augmenter de 2,70 % par rapport aux semaines précédant le confinement et la crise liée au coronavirus.
Les ruptures de stock semblent néanmoins se résorber sur certains produits emblématiques. Ainsi, l’offre en pâtes retrouve même un volume supérieur à l’avant-confinement (+4 % du nombre de références en drive pour la semaine du 13 au 18 avril, par rapport à la semaine du 2 au 6 mars), de même que le papier toilette (lire l’encadré) et les produits bébé (+16 %). Le riz, le lait, l’eau en bouteille ou les mouchoirs réduisent leur déficit d’offre. Néanmoins, la pénurie reste marquée pour le pain de mie (recul de 44 % du nombre de références) les gels hydroalcooliques (-66 %), et elle s’accentue même pour les lingettes pour la maison (-73 %), les savons (-53 %) ou encore la farine (-45 %).
Fruits et légumes : toujours aussi chers
Concernant les fruits et légumes (17 catégories relevées), la hausse des prix s’accentue pour les produits conventionnels (+8 % en semaine cinq par rapport à l’avant-confinement), et se maintient à +12 % en bio. Les fruits ont vu leurs étiquettes augmenter de 9 % en moyenne, et les légumes de 12 %. Ces tarifs sont tirés à la hausse pour plusieurs raisons : des difficultés logistiques et de main-d’œuvre persistantes, un report sur des produits français plus onéreux que les produits importés, etc.
Les offres en navet et en tomate grappe bio (importée) restent en recul, tandis que leurs prix demeurent fortement en hausse. Pour la tomate, l’offre s’accroît, mais le prix est aussi en hausse, tiré par une forte demande. Pour ce qui est des fruits, tous les tarifs augmentent, que les volumes s’accroissent ou pas. C’est en particulier le cas de la pomme golden (avec une offre à +37 % et un prix à +10 %), un fruit très consommé par les Français et qui présente l’avantage de se conserver longtemps.
Lingettes : le paquet rétrécit, mais pas le prix !
Les lingettes pour la maison deviendraient-elles un produit de luxe ? Leur prix unitaire s’est envolé grâce au coronavirus – et surtout grâce à la taille du paquet. En effet, les conditionnements disponibles à la vente sont surtout des lots de 15 lingettes, à raison de 0,25 € la lingette. En parallèle, les trois quarts des lots de 40 lingettes ou plus ont disparu. Dommage : le prix à l’unité n’est que de 0,04 € pour ce conditionnement, soit 8 fois moins que les paquets de 15 !
À l’inverse, au vu de la frénésie d’achat de papier toilette, les fabricants ont doublé l’offre en lot de 50 rouleaux, à raison de 0,04 € le rouleau – soit 10 fois moins cher que les autres conditionnements. Les lots de 6 rouleaux ou moins (à raison de 0,40 € par rouleau), en revanche, voient leur offre divisée par deux.
Elsa Casalegno