Est-on protégé d’une nouvelle infection après avoir eu le Covid-19 ? Oui mais pas totalement démontrent des études menées sur des professionnels du secteur de la santé.
Quand on a déjà eu le Covid-19, on est protégé à 83 % d’une nouvelle infection, indique une intéressante étude, appelée SIREN, menée au Royaume-Uni sur des professionnels du secteur de la santé. Ceux-ci ont été testés régulièrement pendant 6 mois, entre juin et novembre 2020. Les médecins ont ainsi détecté 44 cas de réinfection chez les 6 614 personnes qui avaient déjà eu le Covid-19 contre 318 infections chez les 14 173 personnes qui ne l’avaient pas eu auparavant.
Ces chiffres montrent que l’immunisation naturelle est importante, qu’elle dure 6 mois mais qu’elle n’est pas totale : on peut être réinfecté et donc potentiellement transmettre l’infection après un Covid-19. Cette estimation est comparable à celle obtenue par d’autres études. L’une d’elle, menée en France sur une cohorte d’agents hospitaliers, par les services de virologie, de santé au travail et d’infectiologie du CHU de Toulouse, a trouvé un taux de protection de 85 %.
MOINS DE SYMPTÔMES EN CAS DE RÉINFECTION
L’étude SIREN a mis en évidence un autre point intéressant : les secondes infections sont majoritairement asymptomatiques (66 % n’ont pas de symptômes) alors que les premières infections sont majoritairement accompagnées de symptômes. C’est rassurant à titre individuel pour ceux qui ont été touchés : s’ils devaient être réinfectés, c’est avec un moindre risque de forme éprouvante (fièvre, toux, difficultés respiratoires). Mais cela pose question à titre collectif car ils pourraient alors contaminer d’autres personnes, sans le savoir.
DES RÉSULTATS À PRENDRE AVEC DES PINCETTES
Ces résultats ont été obtenus dans des conditions particulières. Tout d’abord, il s’agit de professionnels travaillant dans le secteur médical : ces soignants sont a priori en contact plus régulier avec le virus que le reste de la population, ce qui peut augmenter le risque de réinfection mais inversement booster l’immunité comme le feraient des rappels de vaccins. De plus la population était majoritairement féminine et relativement jeune (45 ans en moyenne), et l’étude a été menée sur une période où les variants, notamment britannique, ne circulaient pas franchement. On ne sait donc pas dans quelle mesure la protection observée est transposable à la situation actuelle, en particulier chez les hommes et les plus âgés, qui sont deux facteurs de risques de gravité.