Injection de sulfate de fer, utilisation de charbon actif, d’ultraviolet, microfiltration inférieure aux seuils autorisés… Pour masquer les contaminations des eaux de source et minérales qu’ils mettent en bouteille, des industriels, dont Nestlé Waters, ont eu recours à des systèmes de purification interdits, révèlent Le Monde et Radio France.
« Plus pure », « plus saine », « meilleure pour la santé », « recommandée pour bébé »… Les eaux de source et eaux minérales naturelles sont théoriquement protégées des risques de contamination et de pollution car puisées profondément dans les nappes souterraines. Les industriels jouent sur ces arguments pour les vendre en moyenne 100 fois plus cher que l’eau du robinet.
Une étude américaine, publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, le 8 janvier dernier, écornait déjà ce storytelling en décomptant près de 240 000 fragments de micro et nanoplastiques par litre, pour différentes marques d’eau en bouteille.
Une enquête conjointe du Monde et de la cellule investigation de Radio France en ajoute une couche encore. Des minéraliers ont utilisé des traitements de purification autorisés sur l’eau du robinet mais interdits pour les eaux de source et minérales naturelles, censées ne pas en avoir besoin puisque « microbiologiquement saines ».