Madame la Première ministre,
Il relève des prérogatives régaliennes de l’État, des vôtres, d’assurer à chacun l’accès à une alimentation lui permettant de répondre à ses besoins. Si les objectifs affichés par plusieurs de vos ministres de « contenir l’inflation alimentaire » ont pu nous rassurer, les moyens proposés pour y parvenir ne peuvent qu’interroger voire générer une certaine forme de stupéfaction.
En effet, alors que les prix des produits alimentaires ont atteint, dès 2022, d’affolants sommets, la récente clôture des négociations commerciales entre les distributeurs et l’industrie agroalimentaire ouvre malheureusement la voie à une nouvelle explosion des prix au cours des prochaines semaines. Cette perspective est d’autant plus alarmante que les conséquences de l’inflation alimentaire sont déjà très concrètes et inquiétantes, comme l’illustre le recours de plus en plus important aux banques alimentaires, véritable marqueur de la paupérisation de nos concitoyens.
Si ces constats imposaient une action résolue de votre Gouvernement pour apporter des réponses immédiates, durables et fortes à la flambée des prix alimentaires, force est de constater qu’hormis l’annonce d’un prochain chèque alimentaire – présenté à titre expérimental et localisé – pour les plus modestes, les solutions que votre gouvernement propose pour juguler les prix paraissent au mieux sans réelle incidence, et pourraient même éloigner les consommateurs d’une alimentation saine au profit de produits ultra-transformés.