Méfiance si on vous propose de vous envoyer une société de transport pour récupérer un objet que vous avez mis en vente. Les arnaques sont nombreuses, notamment sur la marketplace de Facebook.
Seulement quelques minutes après avoir mis en ligne une annonce pour un canapé sur la marketplace de Facebook, Maryline reçoit une première offre d’achat. La femme lui explique être intéressée par l’article, au prix indiqué. Seulement, habitant assez loin, elle propose qu’un livreur DHL passe le récupérer. Celui-ci amènera une enveloppe contenant la somme demandée en liquide. Dans un autre message, elle indique qu’elle prendra à sa charge les frais de transport, mais que DHL demande à ce que Maryline règle la somme de 250 € au titre des frais d’assurance. Mais pas d’inquiétude, cette somme sera ajoutée au montant payé en liquide. Pour la rassurer, elle lui envoie même une photo de l’argent ainsi que deux SMS censés émaner de DHL, l’un assurant qu’une somme de 950 € (700 € pour le canapé + les 250 € d’assurance) a déjà été versée par l’acheteuse, l’autre donnant les instructions à Maryline pour régler le montant de l’assurance.Tous les éléments envoyés par l’escroc pour rassurer Maryline sont faux, qu’il s’agisse des messages de DHL ou la photo de l’« envelope » (sic) censée contenir l’argent liquide.
Pas dupe, Maryline n’a pas donné suite. Elle a bien fait. Si elle les avait versés, les 250 € auraient atterri directement dans la poche de l’escroc et non chez DHL, qui n’a rien à voir avec l’histoire. Et bien sûr, elle n’aurait jamais vu arriver ni transporteur, ni enveloppe.
Un manque évident de contrôles
La ficelle est un peu grosse, certes. 250 € d’assurance pour amener une enveloppe, c’est cher. Et pourquoi l’acheteuse ne les verserait-elle pas elle-même ? Qui plus est, le règlement par recharge PCS, soi-disant demandé par DHL, est particulièrement prisé des escrocs pour son absence de traçabilité. Sans parler du fait qu’on voit mal des sociétés de transport demander à leurs livreurs de circuler avec des enveloppes pleines de billets de banque. Pour autant, le profil et le discours rassurants associés à l’insistance de la pseudo-acheteuse pourraient convaincre les moins suspicieux.
Le plus incroyable dans cette histoire, c’est que dans l’heure suivant la mise en ligne de son annonce, Maryline a reçu pas moins de 7 propositions du même genre, venant de profils différents. Selon les cas, la raison pour laquelle la personne ne pouvait pas venir elle-même chercher le canapé variait (éloignement, travail…) et le transporteur n’était pas le même (DHL, GLS, Relais colis…). Mais toutes avaient le même but : lui soutirer de l’argent. Ce déferlement d’arnaques en si peu de temps a de quoi interroger sur les moyens mis en œuvre par Facebook pour protéger les utilisateurs de sa marketplace.