Le logo Point vert, très répandu, prêtait à confusion sur la recyclabilité des emballages depuis des décennies. Il va progressivement disparaître.
Enfin ! Après des décennies de batailles acharnées de diverses associations, au premier rang desquelles l’UFC-Que Choisir, le Point vert devrait rapidement disparaître de nos emballages. Si ce logo est familier, la majorité des consommateurs se trompe sur sa signification. Environ 60 % pensent à tort qu’il indique que l’emballage est recyclable. En réalité, il reflète juste le fait que le metteur sur le marché a payé une cotisation à Citeo (anciennement Éco-emballages), l’organisme chargé de gérer et financer le recyclage des emballages et des papiers.
Depuis près de trente ans, le principe de la « responsabilité élargie du producteur » est en vigueur pour les emballages des produits de consommation. Cela signifie que le professionnel qui en met un sur le marché doit payer une cotisation à un éco-organisme – aujourd’hui Citeo – pour financer le développement du recyclage. Ce paiement a été symbolisé par le Point vert mais celui-ci n’a rien à voir avec le fait que le packaging qui le porte soit recyclable. Il n’apporte aucune information utile au consommateur et n’a donc aucune raison de figurer sur les produits. Seuls les impératifs du marketing expliquent qu’il ait survécu. À une époque où le tri des déchets est considéré par les Français comme l’un des gestes les plus utiles pour l’environnement, laisser entendre qu’un emballage aura une deuxième vie peut s’avérer payant. Et comme les éco-organismes à la manœuvre sont aux mains des professionnels, l’inertie a prévalu pendant un quart de siècle.
Double langage d’Éco-emballages
Tout le monde avait pourtant conscience du problème, comme en témoigne cet aveu d’Éco-emballages en 2008 : « Cette signalétique, qui fait désormais partie de l’inconscient collectif des consommateurs français, porte parfois à confusion, car le Point vert est assimilé aux notions « d’emballage recyclé » ou « d’emballage recyclable ». » Cela n’empêchait pas, à la même époque, ledit organisme d’organiser des concours récompensant les acteurs qui s’engagent pour faciliter le tri et développer le recyclage sous le nom des… Trophées du Point vert.
Finalement, la loi sur l’économie circulaire du 10 février 2020 est venue mettre un terme à cette absurdité en disposant que « les signalétiques et marquages pouvant induire une confusion sur la règle de tri ou d’apport du déchet issu du produit sont affectés d’une pénalité qui ne peut être inférieure au montant de la contribution financière nécessaire à la gestion des déchets ». En clair, un producteur qui s’obstinerait à apposer le Point vert verrait sa cotisation à l’éco-organisme doubler, et ce à partir du 1er avril prochain. Suffisamment dissuasif pour qu’on puisse espérer une disparition rapide, même si les stocks fabriqués avant cette date peuvent encore être écoulés jusqu’à octobre 2022. Dommage que l’anneau de Moebius (voir ci-dessous) n’ait pas subi le même sort.
Les autres indications, souvent trompeuses
Le Triman
Informatif mais incomplet, il indique qu’il ne faut pas jeter le déchet avec les ordures ménagères. Mais il mériterait d’être complété pour préciser s’il doit être mis dans le bac des recyclables, apporté en déchetterie ou en magasin.
L’anneau de Moebius
C’est le type même de la communication ratée. Seul, il signifie que l’emballage est recyclable. Muni d’un nombre, il précise que l’emballage est constitué de X % de matière recyclée… mais pas forcément qu’il est recyclable !
La poubelle barrée
Elle concerne les produits électriques et électroniques, qui sont à rapporter en magasin ou en déchetterie. Mais c’est bien le produit et non l’emballage que le logo vise.
Les consignes de tri
Parfois présentes, elles ne peuvent pas correspondre à toutes les communes car les consignes de tri sont différentes selon les territoires. On ne peut donc s’y fier.
La mention « recyclable »