Lorsqu’on roule, l’usure des pneus émet des particules de différentes tailles. Un groupe de scientifiques alerte sur leur impact sur la santé. Pourtant, cette source de pollution est peu prise en compte dans les politiques publiques.
La pollution de l’air extérieur est souvent attribuée aux véhicules thermiques. C’est oublier que les pneus s’usent au contact de la route et des freins, et émettent des particules qui polluent l’environnement. Un groupement de scientifiques britanniques alerte sur cet angle mort des politiques publiques, et appelle à trouver des solutions (1). En effet, chaque année, l’usure des pneus génère 6 millions de tonnes de particules plus ou moins fines.
Moins de la moitié de ces particules reste cantonnée aux bords de route. 55 % circulent dans l’environnement, véhiculées par les eaux de pluie, et contribuent à la pollution aux microplastiques dans les rivières et les océans. Certaines sont visibles à l’œil nu, d’autres suffisamment fines pour se réfugier jusqu’au fond de nos poumons. C’est justement ce qui inquiète les auteurs de cette analyse. À ce jour, très peu d’études ont évalué l’impact de ces particules ultrafines sur la santé humaine. On soupçonne qu’elles sont capables de passer dans notre système sanguin, mais cela doit être confirmé.