Après l’énergie, ce sont désormais tous les produits alimentaires qui voient leurs tarifs grimper inexorablement. Face à l’ampleur de ces hausses, Que Choisir a décidé de publier un taux d’inflation mensuel, basé pour partie sur ses propres observations de prix.
Carburant, gaz, électricité et désormais blé, huiles et viandes… Depuis 1 an, les matières premières voient leurs prix grimper mois après mois. Depuis le printemps 2021, le redémarrage brutal de l’économie suite à l’allègement des restrictions liées au Covid provoque une ruée sur les métaux, les sources d’énergie, le bois d’œuvre, etc. En parallèle, les transports restent perturbés par les mesures de lutte drastiques de la Chine contre le virus, qui provoquent le blocage des ports asiatiques et l’engorgement du trafic maritime international.
La météo est aussi de la partie. Depuis l’été dernier, des sécheresses et des inondations mettant à mal les récoltes aux quatre coins du monde provoquent une inquiétude majeure pour l’état des stocks alimentaires. Des craintes ravivées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, du fait de l’importance de ces deux pays dans le commerce des céréales et des huiles alimentaires, et du poids de la Russie dans la fourniture de gaz, de pétrole et d’engrais à l’Europe.
Un indice de l’inflation réactif
Les prix des produits de grande consommation, qui frémissaient dès l’été 2021, voient donc leurs hausses s’accélérer. Au vu de l’ampleur de cette crise, Que Choisir a donc décidé de publier chaque mois un taux d’inflation plus réactif que celui de l’Insee, ce dernier paraissant avec plusieurs semaines de décalage. Pour cela, nous nous appuyons sur nos différents comparateurs (supermarchés, carburants, énergie, mutuelles…) mis à jour régulièrement, ainsi que sur plusieurs indicateurs publiés par l’Insee (lire l’encadré méthodologie).
L’énergie flambe
Premier constat, l’énergie a flambé en 1 an : les ménages en ont déjà vu l’impact sur leur plein ou leur facture de chauffage, avec +88 % sur le fioul, +46 % sur le gaz ou encore +32 % sur le gazole en avril 2022 par rapport à avril 2021. Néanmoins, le blocage du tarif de l’électricité et le coup de pouce sur les carburants, décidés par le gouvernement, ont atténué l’ampleur de ces hausses, contrairement à nos voisins européens.