Les smartphones pliants réveillent un marché assoupi sur ses innovations depuis des années. Samsung, Huawei, LG ou encore Motorola proposent désormais leurs modèles, des smartphones puissants dont la surface d’affichage est confortable. Mais ces appareils souvent trop fragiles vendus à prix d’or restent plus proches du prototype que du smartphone abouti.
Ponctué de soubresauts à l’annonce d’un nouvel iPhone ou du dernier-né Samsung, le marché des smartphones ronronne depuis bien longtemps. Les smartphones pliants lui offrent une bonne occasion de faire parler de lui ! Plusieurs fabricants proposent désormais leurs modèles. Samsung a lancé la tendance l’an dernier avec le Galaxy Fold. Depuis, il a sorti le Galaxy Z Flip et confirmé qu’un Galaxy Fold 2 et un Galaxy Fold Lite étaient dans les cartons. LG propose de son côté le LG G8X ThinQ, Motorola le Razr et Huawei, le Mate Xs. Ces smartphones s’ouvrent comme un livre ou un coquillage pour dévoiler une surface d’affichage qui peut atteindre 8″ (20 cm) de diagonale. C’est autant qu’une petite tablette tactile, dans un encombrement qui reste, lui, raisonnable. Nous avons testé en laboratoire plusieurs de ces smartphones pliants, ce qui nous permet aujourd’hui d’en dresser un premier bilan.
Un écran géant très confortable
Les bénéfices d’un grand écran sont incontestables. On ne parle pas ici de smartphones qui se déplieraient pour dévoiler un clavier physique, mais d’appareils qui démultiplient leur surface tactile. La prise de note est néanmoins facilitée par un clavier virtuel élargi. Ce grand écran est aussi agréable lors de la navigation GPS ou pour profiter de plusieurs applications ouvertes simultanément. Certains modèles permettent même d’afficher un ebook sur deux pages, comme un livre papier, ou bien un jeu vidéo et son contrôleur. Mais le ratio peu conventionnel de certains (4,2:3 sur le Galaxy Fold, par exemple) empêche la vidéo plein écran, laissant apparaître de larges bandes noires horizontales quand on regarde des vidéos en 16/9. Nos tests montrent néanmoins que ces écrans tactiles sont rapides, réactifs, de bonne qualité.
Des smartphones Android puissants…
Au passage, tous fonctionnent avec le système d’exploitation Android, puisque Apple, dont l’interface iOS constitue la seule alternative, est encore en dehors de la course. Les smartphones pliants intègrent des composants puissants qui leur permettent d’afficher, globalement, d’excellentes performances. Certains souffrent toutefois de lacunes, du côté du déverrouillage biométrique (par empreinte digitale ou reconnaissance faciale), de la photo ou bien de la qualité des haut-parleurs.
… mais fragiles et très chers
L’autonomie de la batterie est aussi très variable, elle va de 16 h à plus de 26 h. En revanche, tous se chargent rapidement, en moins de 2 h. Leur principale faille vient de leur manque de solidité. Aucun problème du côté des charnières, qui ont toutes passé aisément notre test d’endurance (33 000 cycles d’ouverture/fermeture). Mais c’est, pour la plupart, bardés de rayures et de fissures sur l’écran ou la coque que les smartphones pliants, de Samsung et Huawei notamment, sont sortis de nos tests de résistance aux rayures et aux chocs. De surcroît, aucun n’est étanche, alors que cette caractéristique tranquillisante est désormais courante, incontournable même sur les smartphones haut de gamme. Vendus entre 800 et 2 500 €, les smartphones pliants appartiennent résolument à cette catégorie.
Différents systèmes de pliage
Les fabricants ont opté pour différents systèmes de pliage : les charnières sont tantôt verticales, comme sur le Samsung Galaxy Fold, le LG G8X ThinQ ou le Huawei Mate Xs, tantôt horizontales, comme sur le Samsung Galaxy Flip ou le Motorola Razr. À l’intérieur, ils cachent un grand écran unique qui recouvre les charnières, sauf le G8X : LG a joué la sécurité avec deux écrans placés de part et d’autre de la charnière. Une fois fermés, ces smartphones affichent soit un petit écran limité aux notifications (arrivée d’un message, appel entrant, etc.), soit carrément un second écran tactile.
Camille Gruhier