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Téléconsultation • Mode d’emploi

Un vrai boom : en pleine épidémie de Covid-19, une consultation médicale sur dix se fait actuellement à distance. Avantages, inconvénients et modalités pratiques de cette nouvelle forme de rendez-vous médical.

Consulter à distance est une option remboursable depuis septembre 2018 mais restée longtemps anecdotique. Elle représentait, il y a encore quelques semaines, moins de 1 % de la totalité des consultations. Mais le coronavirus est passé par là et le recours à la téléconsultation a explosé. La semaine du 23 au 29 mars (soit la 2e du confinement), la proportion des téléconsultations a grimpé à 11 % indique l’assurance maladie. Cela représente presque un demi-million de rendez-vous à distance. Désormais, 1 médecin sur 3 propose de téléconsulter contre moins de 1 sur 10 la semaine précédente.

La téléconsultation facilitée

L’épidémie de Covid-19 est responsable de cette explosion à deux titres. D’une part les patients, malades du Covid-19 ou non, n’ont guère envie de fréquenter les cabinets. Si elle ne peut pas toujours remplacer une consultation physique, la téléconsultation offre de nombreux avantages parmi lesquels un risque réduit de contamination. Se voir par écran interposé évite l’attente dans une salle d’attente où certains toussent, d’autres éternuent… D’autre part, le gouvernement a levé un certain nombre de contraintes. Par exemple, les possibilités techniques se sont multipliées : la téléconsultation peut désormais se faire par simple vidéo (via WhatsApp ou Facebook, par exemple). Côté remboursement, les règles assez strictes qui s’appliquaient ont été suspendues jusqu’au 30 avril. Plus besoin par exemple d’avoir déjà consulté « physiquement » le télépraticien pour être remboursé. Enfin, ces consultations seront prises en charge à 100 % sur cette période contre 70 % en temps normal. Dernier aménagement en date : les consultations par téléphone seront désormais prises en charge pour les personnes ne disposant pas de connexion vidéo, comme certaines personnes très âgées ou précaires.

Reste que la téléconsultation reste pour un grand nombre de Français terra incognita. Dans notre baromètre sur le confinement, seul 1,4 % des abonnés à la newsletter de QueChoisir.org avaient tenté l’aventure.

Quelques repères ne sont donc pas inutiles pour ceux qui voudraient bénéficier d’une telle consultation. Côté matériel, vous devez disposer d’un minimum d’équipement :

  • un ordinateur, un smartphone ou une tablette avec une bonne connexion Internet ;
  • une caméra ;
  • un microphone et un haut-parleur.

Installez-vous de préférence dans un endroit calme et lumineux. Ensuite, pour obtenir un rendez-vous, vous avez deux options : avec votre médecin habituel s’il propose ce service (et ils sont de plus en plus nombreux à le faire) ou avec un médecin d’une plateforme de téléconsultation.

Téléconsulter avec vos médecins habituels

Votre médecin traitant, ou un spécialiste qui vous suit habituellement, peut vous proposer d’alterner les consultations traditionnelles et les consultations par vidéo s’il s’est inscrit à un service sécurisé de téléconsultation, comme celui que propose Doctolib. Le jour J et à l’heure du rendez-vous avec votre praticien, vous vous connectez au site qu’il vous aura donné au préalable. Dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, un simple appel en mode vidéo peut faire l’affaire.

Vous vous verrez par écran interposé et la consultation se déroulera comme d’habitude, hormis le fait que votre médecin ne vous touchera pas, évidemment. Il pourra étudier des photos que vous lui aurez envoyées ou encore examiner grâce à votre caméra votre fond de gorge, un gonflement, un bouton, etc.

Vous pouvez aussi prendre rendez-vous avec votre médecin en vous connectant au site de téléconsultation auquel il adhère. Vous visualisez ainsi les créneaux horaires possibles.

Dans quels cas ?

Les pathologies chroniques sont les premières à bénéficier de l’arrivée de ce type de téléconsultation, qui permet un suivi plus régulier tout en limitant les déplacements des patients.

L’hypertension artérielle, l’asthme et le diabète se prêtent bien à cette forme de prise en charge pour le suivi des constantes, l’aide à l’observance du traitement, la prescription d’examens complémentaires ou d’autres traitements si nécessaire, l’ajustement d’un traitement, le suivi du bien-être psychologique, etc. En cas de soupçon ou de forme légère de Covid-19, téléconsulter avec votre médecin traitant, qui connaît vos fragilités et antécédents, est souhaitable. Si votre état le nécessite, il pourra aussi vous demander de vous rendre à son cabinet où des mesures ont été mises en place pour éviter les contaminations. Difficile par exemple de juger d’un essoufflement ou de bien écouter les poumons via un écran.

Téléconsulter via une plateforme

Si vous avez besoin d’avoir rapidement une consultation médicale pour un souci de santé, plusieurs plateformes proposent de vous mettre en relation par écran interposé avec un médecin généraliste ou un spécialiste 7 jours sur 7 et avec des horaires parfois très larges, en soirée notamment.

Ces plateformes sont de plus en plus nombreuses comme par exemple : DocAvenue.com, Livi.fr, Medadom.com, Qare.com, etc. Des offres, comme celle de Mesdocteurs.com, sont proposées aux adhérents de certaines complémentaires santé. Les médecins présents sur ces plateformes sont diplômés et inscrits au Conseil national de l’Ordre des médecins.

Une fois la plateforme choisie, vous créez un compte et complétez votre profil. Vous identifiez le motif de la consultation d’après une liste de symptômes prédéfinis et répondez à un questionnaire de santé spécifique. Vous sélectionnez un créneau horaire et à l’heure dite vous bénéficierez d’une consultation médicale en vidéo. Parfois, vous pouvez consulter sans rendez-vous. D’après les informations recueillies, le médecin décidera de vous prendre (en consultation à distance) ou non (auquel cas elle n’est pas facturée). Après la consultation, le médecin peut vous adresser une ordonnance via messagerie sécurisée et un compte-rendu pour votre médecin traitant ou à verser dans votre dossier médical.

Dans quel cas ?

Ce genre de téléconsultation a pour avantage la rapidité et la disponibilité de la prise en charge. Il est possible d’avoir un avis médical assez vite, en dehors des heures d’ouverture des cabinets ou en l’absence de son médecin traitant et même… en habitant dans une zone de désert médical !

Cette téléconsultation est particulièrement appropriée aux douleurs et symptômes qui ne requièrent pas d’examen physique pour établir un diagnostic : rhume, gastroentérite, douleurs articulaires, lumbago, allergie saisonnière sans complication, affection de la peau, problème digestif, cystite, mal-être ou symptôme dépressif, etc. Elle peut se révéler utile pour des pathologies que l’on n’ose pas aborder avec son médecin : maladies sexuellement transmissibles, troubles érectiles, addictions (alcool, drogues ou autres), etc.

Quand ne pas téléconsulter ?

  • Devant une urgence vitale : la téléconsultation ne remplace pas le 15.
  • Devant tout symptôme ou pathologie nécessitant de façon évidente un examen physique : otite, traumatisme, etc.

Sur la plupart des sites, il est précisé que les médecins ne dispensent pas de certificats médicaux (aptitude sportive, etc.), de prolongation d’arrêt de travail et de prescription ou de renouvellement de traitements psychoactifs à risque de dépendance.

Emmanuelle Billon-Bernheim

Perrine Vennetier

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