Aucun abonné à un service de téléphonie mobile ne peut être certain à 100 % que le prix de son forfait n’augmentera jamais, même si certains sites tendent à faire miroiter des forfaits à vie.
Bouygues Télécom, Orange, SFR et les autres… depuis quelques années, les opérateurs de téléphonie mobile procèdent régulièrement à ce qu’ils appellent pudiquement des « réajustements de tarif ». En clair, ils augmentent le montant de certains de leurs forfaits qu’ils jugent ne pas être assez rentables. Cette pratique n’est pas illégale tant que l’opérateur respecte certaines conditions (lire encadré). Mais pour les consommateurs concernés, la pilule est souvent amère, surtout pour ceux qui pensaient avoir souscrit un forfait à vie.
En réalité, aucun opérateur ne s’engage à ne jamais augmenter le tarif d’un forfait jusqu’à ce que son client le résilie. Une partie d’entre eux cherchent bien, dans leurs publicités et sur leurs sites Internet, à souligner que le prix de leur forfait n’augmentera pas automatiquement au bout de 6 mois ou 1 an, mais dans ce cas, ils utilisent des mentions telles que « Pas seulement la première année » (Bouygues Télécom), « Même après 1 an » (Sosh) ou encore « Sans prix qui double au bout d’un an » (Red by SFR), mais jamais « à vie ». Même l’expression « Sans condition de durée », qui a été un temps utilisée et qui portait à confusion, a disparu.
Des intermédiaires moins scrupuleux
Mais si les opérateurs font attention à ce qu’ils écrivent, ce n’est pas le cas de tout le monde. Des sites Internet spécialisés dans les bons plans, des comparateurs de forfaits ou encore certains médias en ligne font preuve de nettement moins de prudence et n’hésitent pas indiquer comme étant « à vie » des forfaits qui n’en sont pas.
Par exemple, le 11 juin dernier, le comparateur Monpetitforfait.com ajoutait la mention « Prix à vie » à côté des tarifs de certains forfaits.
Le même jour, le site d’information high-tech Clubic recensait parmi ses « bons plans de la semaine » le forfait 60 Go de Red by SFR à « 12 euros/mois à vie ». Le site indiquait même un peu plus loin qu’il avait sélectionné ce forfait justement parce que son prix était « garanti à vie ».
Le site Le-mobile.fr, lui, reprenait la publicité d’un forfait La Poste Mobile en l’accompagnant d’un texte indiquant en caractères gras que le forfait coûterait « 9,99 euros par mois pour toute la vie ».
Ces allégations, qui pourraient clairement être considérées comme trompeuses par un juge, ne doivent rien au hasard. La majorité des sites qui les prodiguent adhèrent en effet à ce qu’on appelle un programme d’affiliation qui leur permet de percevoir de l’opérateur une commission à chaque fois qu’une personne souscrit un forfait après avoir visité leurs pages. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que certains survendent des forfaits pour maximiser leurs revenus.
Nos conseils
Quelle que soit la voie par laquelle vous avez connaissance d’un forfait, prenez le temps de vérifier les informations sur le site de l’opérateur avant de souscrire. Elles seules feront foi en cas de contestation. Dans tous les cas, ayez à l’esprit qu’aucun tarif n’est jamais « garanti à vie ». Vous pouvez aussi consulter notre comparateur gratuit de forfaits mobiles. Comme tous les comparateurs disponibles sur QueChoisir.org, il ne fait l’objet d’aucun accord commercial avec les professionnels qui y figurent. Ce choix délibéré nous permet de vous informer en totale indépendance.
Hausses de tarif : la loi du côté des opérateurs
L’article L. 224-33 du code de la consommation permet aux opérateurs télécoms de modifier les tarifs de leurs forfaits comme bon leur semble à condition :
- de prévenir les abonnés concernés au moins un mois avant le changement de l’offre ;
- de leur laisser la possibilité soit de refuser l’offre, soit de résilier leur abonnement sans frais, pendant les 4 mois suivant l’augmentation de tarif.
Le texte ne précisant pas la forme que doit revêtir l’information des consommateurs, les opérateurs se contentent généralement d’un mail peu explicite que la plupart des abonnés prennent pour de la publicité. La loi ne limite pas non plus le recours à cette procédure. Résultat : les opérateurs en abusent. Il faut dire que bien maîtrisée, l’opération est sans risque pour les professionnels des télécoms. Quelques exemples récents :