Stars des ventes de voitures en France, les SUV représentent aussi le segment de voitures le plus décrié en raison de leur impact environnemental. Pour les évaluer au plus juste lors de nos tests, nous leur attribuons désormais une note environnementale qui prend en compte leurs rejets polluants et leurs émissions de CO2.
En 2020, les SUV ont représenté 39 % des ventes de voitures neuves en France. Pour aider les consommateurs dans leur choix, il était logique que Que Choisir reflète ce raz-de-marée : alors qu’ils ne représentaient que 32 % des véhicules testés en 2015, ce sont désormais 72 % de SUV qui passent entre les mains de nos testeurs.
Mais il était temps de prendre plus justement en compte l’impact environnemental de ces véhicules utilitaires à caractère sportif. Que Choisir a donc décidé d’intégrer la dimension écologique dans ses tests et donne désormais pour chaque modèle testé une note environnementale en plus de l’appréciation générale. Elle tient compte des émissions de CO2 (50 % de la note) et des rejets polluants (HC, CO, NOx, PM et PN, pour le reste de la note). Nous appliquons également une pénalité aux voitures qui émettent plus de 210 g/km alors que celles qui disposent d’une autonomie en mode tout-électrique bénéficient de points bonus.
Un SUV peut obtenir une appréciation globale tout à fait correcte mais une note environnementale déplorable.
Si les SUV séduisent tant, c’est grâce à des arguments qui ont su convaincre : un style aux airs de 4×4, sans être de véritables baroudeurs à quatre roues motrices, un volume habitable qui rappelle les monospaces (qui ont désormais disparu des catalogues des constructeurs) ou encore la sensation de sécurité qu’ils peuvent dégager.
Meilleurs en chocs piétons
Les crash-tests de SUV réalisés au sein de l’Euro NCAP, dont l’UFC-Que Choisir est partenaire, mettent en évidence de bons scores en termes de sécurité, notamment lors d’un choc contre un piéton ou un cycliste. Grâce à leur capot plus haut et leur calandre presque verticale, ils occasionnent moins de dommages au niveau des jambes et de la tête. Par exemple, testé en 2019, le Peugeot 2008 affiche un score de 62 % (73 % lorsqu’il est doté du Pack Sécurité), sur l’item « protection des usagers vulnérables de la route ». En comparaison, la citadine 208, dont il est issu, n’obtient que 56 % sur ce même test réalisé la même année. Le constat, certes moins significatif, est du même acabit avec un Renault Captur qui s’affiche à 75 % contre 72 % pour la citadine Clio.
Au regard des 29 crash-tests de SUV (toutes tailles confondues) menés selon le protocole de 2019, 20 sont au-dessus de 70 % alors que seules 2 citadines sur 7 dépassent ce score. Les voitures routières haut de gamme, des modèles souvent chers à l’achat, affichent un niveau de sécurité aussi bon, voire meilleur, que les SUV et réalisent presque le carton plein avec 4 modèles sur 5 au-dessus de cette valeur.
Plus volumineux
Les SUV doivent aussi leur succès à leur volume et prennent généralement l’ascendant sur les berlines traditionnelles. Par exemple, la moyenne du volume de coffre des SUV testés (sans les petits SUV urbains) en 2020 est de 345 l contre 323 l pour les berlines compactes. L’écart se creuse encore lorsqu’on procède à la mesure sièges rabattus (jusqu’au niveau des vitres) où les volumes moyens passent respectivement à 735 l et 682 l, soit 53 l à l’avantage des SUV. C’est encore pire pour le volume total de chargement (mesuré jusqu’au toit et siège arrière rabattus) avec 1 285 l et 1 164 l, soit 121 l d’écart. Comme pour la sécurité, ce sont les routières qui arrivent à concurrencer les SUV en termes de volume de chargement. Leurs déclinaisons break arrivent même à les dépasser dans ce domaine.
Mais plus de CO2
Le principal reproche fait aux SUV est d’émettre plus de CO2 que les berlines. Côté pollution, on constate qu’en 2020, les SUV n’émettent pas plus de rejets polluants que les autres voitures : ils affichent la même note moyenne de 15,8/20 pour ce critère.
Quant à la consommation moyenne mesurée des SUV, elle est de +7,4 % par rapport à celles des autres familles de voitures.
C’est surtout au niveau des émissions de CO2 que le bât blesse et, dans nos différents articles, nous mettons régulièrement en exergue l’impact environnemental des SUV (voir notre comparatif de 7 SUV à 7 berlines équivalentes).
Toutefois, l’écart avec les émissions des berlines se réduit d’année en année. Alors qu’ils émettaient 15,6 % de CO2 de plus que les autres familles de voitures testées en 2018, les SUV ont réduit leurs émissions et sont, en 2020, à 10,5 % de CO2 en plus.