Les tiques sont de plus en plus présentes sur le territoire. Les répondants à notre questionnaire en font les frais, puisqu’ils sont nombreux à rapporter une ou plusieurs piqûres survenues l’été dernier !
Nous avons diffusé via notre newsletter un questionnaire sur les piqûres d’insectes et de tiques, portant sur la période estivale 2020. 5 143 réponses ont été reçues et traitées. Une partie des données concernaient les tiques, une préoccupation grandissante dans la population en raison de la bactérie qu’elles sont susceptibles de transmettre.
20 % de répondants piqués par une tique, en particulier dans l’Est
Aucune région, en France, n’est épargnée par les tiques, notre enquête le montre. L’été dernier, même en Bretagne et en Pays de la Loire, zones réputées plus sûres, les personnes qui ont répondu à notre questionnaire ont eu des démêlés avec les tiques. Seul le pourtour méditerranéen affiche un taux très bas, malgré une fréquentation touristique importante, car les tiques n’aiment pas la sécheresse et les fortes chaleurs.
Logiquement, c’est dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté que les taux de piqûres sont les plus élevés : plus de 30 % des répondants y ayant séjourné ont subi les assauts des tiques, parfois à plusieurs reprises. Les tiques y sont depuis longtemps très présentes, le climat, la végétation et la faune étant particulièrement propices à leur prolifération. Dans ces zones, les tiques sont plus souvent porteuses de Borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme : 43 % des tiques analysées par les autorités sanitaires en Bourgogne-Franche-Comté sont infectées, 35 % dans le Grand-Est. Attention, pas de panique, une tique porteuse ne transmet pas automatiquement la maladie quand elle pique.
Repérée par hasard…
Dans les deux tiers des cas, la piqûre est passée inaperçue et c’est au moment de la douche ou du déshabillage que la bestiole a été repérée ! Pas si étonnant, en réalité, car la tique fait tout pour ne pas éveiller l’attention. Elle se déplace très discrètement sur la peau et, si c’est une nymphe, elle est vraiment toute petite. Une fois qu’elle a trouvé le meilleur endroit pour piquer, elle le fait sans aucune douleur ni démangeaison, car elle utilise sa salive pour insensibiliser la peau avant de passer à l’acte. De plus, elle a tendance à choisir un repli (arrière de l’oreille, bourrelet, parties génitales, cuir chevelu, etc.) car il y fait chaud et humide, ce qui ne facilite pas la détection. Et c’est ainsi qu’on se retrouve, sans aucun signe d’alerte, avec une tique profondément enfoncée ! Il arrive même de ne pas s’apercevoir du tout de la piqûre : si la tique n’est pas au stade adulte, elle peut ne pas attirer l’œil et se détacher après s’être repue de sang pendant trois ou quatre jours. L’idéal, pour ne pas la louper, est de s’inspecter minutieusement au retour d’une sortie (séance de sport, promenade, pique-nique, jardinage, etc.), sans oublier les cheveux et le dos. D’ailleurs, dans un tiers des cas, les personnes piquées qui nous ont répondu ont débusqué l’intruse ainsi.
Le tire-tique entré dans les mœurs
Il n’y a pas de secret, pour se débarrasser de la tique, il faut l’extraire de la peau. Et vite, qu’elle n’ait pas le temps de régurgiter les pathogènes qu’elle abrite parfois. Le tire-tique est l’instrument idéal, qu’il est conseillé d’avoir sur soi ou à la maison, prêt à l’emploi. Nos répondants l’ont bien compris. Ils sont 65 % à l’avoir utilisé. Il suffit d’en glisser le pied entre la tique et la peau, en coinçant la tique dans la fente, et de tourner. L’opération, quoique rebutante, est indolore. Elle est plus délicate quand la tique a déjà grossi car elle résiste, mais il suffit d’y mettre un peu plus de force. Le tire-tique s’achète en pharmacie ou sur Internet, le mieux étant de prendre une boîte comportant deux tailles. À défaut, une pince à épiler ou les ongles feront l’affaire, à condition de prendre soin de bien ôter toute la tique. Une fois qu’elle est retirée, la peau doit être désinfectée. Une surveillance de la zone s’impose pendant deux à trois semaines, afin de détecter l’éventuelle apparition d’un érythème migrant, signe que la tique a transmis la maladie de Lyme.
Le répulsif, efficace mais peu utilisé
Pour la plupart, vous n’utilisez aucun produit particulier pour éviter d’être piqués. Une minorité se prémunit avec du répulsif, à raison car les produits sont très efficaces pour faire rebrousser chemin aux tiques qui auraient l’idée de s’accrocher ! Ce sont les mêmes répulsifs que pour les moustiques, mais leur durée d’action est plus longue sur les tiques. Il suffit de s’en mettre avant de partir sur les zones de peau découverte pour être protégé le temps de la sortie. Utilisés occasionnellement, ils ne sont pas dangereux pour la santé. C’est une autre histoire si vous en avez besoin tous les jours… Dans ce cas, mieux vaut éviter les répulsifs et miser sur la protection vestimentaire.
La prudence de mise
Si un peu plus de 40 % d’entre vous ne prenez aucune précaution particulière, vous êtes tout de même nombreux à avoir intégré que des vêtements couvrants (de préférence serrés aux chevilles et aux poignets) étaient un bon réflexe contre les tiques, et que s’inspecter la peau au retour d’une sortie valait le coup. Ces mesures ne valent pas seulement après une randonné ou une balade. Il faut faire de même après un pique-nique. Ou même une séance de jardinage, ou quand les enfants ont fait une partie de cache-cache aux abords immédiats de la maison ! Les dernières données montrent en effet que les tiques sont également présentes dans les espaces extérieurs domestiques. Ne pas s’asseoir à même le sol et éviter les herbes hautes sont également des précautions tout à fait sensées