Les personnes déjà vaccinées, comme celles qui vont l’être dans les semaines à venir, auront-elles d’emblée la possibilité de se déplacer ou de voyager comme avant ? Pas si sûr…
Faudra-t-il être vacciné pour se rendre en outre-mer ?
Non. Comme aujourd’hui, la vaccination (qui a débuté il y a quelques semaines à peine) ne devrait pas être obligatoire pour se rendre dans les différents territoires d’outre-mer : Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Nouvelle-Calédonie, Guyane… À ce jour et probablement demain encore, il est toutefois obligatoire de présenter un test PCR négatif, effectué moins de 72 h avant l’embarquement. Notez qu’en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique sur place, chaque préfet a la possibilité de mettre en place d’autres mesures de restriction. Par exemple, actuellement, une quatorzaine dans un hôtel réquisitionné par le gouvernement est imposée aux voyageurs arrivant en Nouvelle-Calédonie, mais pas à ceux arrivant en Guadeloupe.
→ Pour des informations actualisées, consultez les pages dédiées du gouvernement.
Faudra-t-il être vacciné pour se rendre en Corse ?
Non. Comme pour les outre-mer, des dispositions spécifiques ont toutefois été mises en place. Actuellement, un test PCR ou antigénique doit ainsi être réalisé dans les 72 h précédant l’entrée en Corse, que ce soit par voie maritime ou aérienne. Il faut également remplir une déclaration sur l’honneur attestant ne présenter aucun symptôme d’infection au Covid-19, ne pas être un cas confirmé de Covid-19 et ne pas avoir connaissance d’avoir été en contact avec un cas confirmé dans les 14 jours précédant le voyage.
Avec le déploiement de la vaccination, va-t-il être plus facile de circuler en Europe ?
Pas dans l’immédiat. Aujourd’hui, sauf épisode de confinement et sous réserve de respecter le couvre-feu, il est possible de circuler sans limite de distance en métropole. Il est également et théoriquement possible de se rendre dans un pays européen autre que le sien (ou dans un pays de l’espace Schengen tel l’Islande, la Norvège…) mais il faut bien reconnaître que cette liberté reste subordonnée à l’évolution de l’épidémie, en regard notamment de la présence de plus en plus forte de variants du Covid-19. Le 13 octobre 2020, les ministres des Affaires étrangères européens s’étaient mis d’accord sur un texte « visant à coordonner les mesures ayant une incidence sur la libre circulation ». Cette recommandation a été mise à jour le 25 janvier dernier. Désormais, la Commission européenne souligne « qu’il est nécessaire de fortement décourager les déplacements non essentiels, tout en évitant les fermetures de frontières ou les interdictions générales de voyage » et qu’il est donc, à ce titre, nécessaire d’adopter « des actions ciblées supplémentaires » et « des mesures plus strictes pour les voyageurs en provenance de zones à risque élevé ». Ces règles (couvre-feu, confinements locaux, catégories de masques obligatoires…) et de manière plus large les restrictions applicables en matière de déplacements dans l’Union européenne sont disponibles de façon exhaustive, pays par pays, sur Reopen.europa.eu. Elles sont réactualisées régulièrement, les mesures nouvellement applicables devant être publiées 24 h avant leur entrée en vigueur. Notez enfin que certaines catégories de voyageurs (professionnels de santé, gens de mer, journalistes dans l’exercice de leur fonction…) peuvent continuer à circuler librement en Europe, sans être obligés de se soumettre aux mesures de quarantaine (ou septaine) en vigueur. Mais là encore, les règles sont en évolution permanente.
→ Pour plus d’informations, vous pouvez contacter le Centre d’information Europe direct (Cied) au 01 70 79 07 68 (de 9 h à 18 h).
Si je suis vacciné, pourrai-je me rendre à l’étranger sans contraintes ?
Non. Pour le moment, le fait d’être vacciné ne permet ni d’obtenir plus facilement un visa d’entrée (pour les pays qui en exigent un), ni de s’exonérer des multiples mesures sanitaires mises en place. Par exemple, pour entrer aux États-Unis – sachant que les déplacements dans ce pays sont pour le moment vivement déconseillés – tout passager âgé de plus de 2 ans doit avoir effectué un test dans les 72 h précédant le vol et celui-ci doit évidemment être négatif.
→ Pays par pays, les informations sanitaires à connaître sont disponibles sur Diplomatie.gouv.fr.
Faudra-t-il à l’avenir un passeport spécifique pour voyager ?
On ne le sait pas encore aujourd’hui, mais une chose est sûre : la perspective de disposer d’un outil numérique (on parle aussi de certificat ou de passeport vaccinal) qui permette d’ici quelques mois de se rendre à l’étranger sans contraintes (et de retrouver une vie normale au sens large) fait débat. Cette idée a été lancée par la compagnie aérienne australienne Qantas en novembre dernier : elle fait écho depuis chez certains autres transporteurs. Elle est aussi reprise par les représentants français des professionnels du tourisme et au niveau européen, par les ministres de certains pays (Grèce, Espagne, Portugal…) qui souhaitent voir revenir au plus vite les touristes.
La mise en place d’un instrument commun reste cependant subordonnée au rythme des vaccinations dans chaque pays. Cette mise en place est également dépendante des difficultés à s’accorder sur les informations à y insérer (type de vaccin, date des injections, date de tests effectués…), sur la sécurisation ou encore l’encadrement juridique d’un tel outil. Le premier ministre, Jean Castex, a récemment estimé que le débat sur l’instauration d’un passeport vaccinal en France était pour le moment « prématuré ». Affaire à suivre donc.