Après l’arrêt de commercialisation de la DS5 fin 2018, la marque premium française ne disposait plus de voiture routière haut de gamme. Un vide qu’il lui fallait impérativement combler pour se faire une place dans ce segment difficile. Il aura fallu attendre un peu plus de deux ans pour voir débuter la commercialisation de la DS9. Produite en Chine, elle utilise la plateforme EMP2 comme d’autres modèles du groupe PSA.
Qualité de vie à bord
Dès l’ouverture de la porte, la DS9 impressionne par l’ambiance qu’elle dégage. Le constructeur a incontestablement réussi son coup. Les matériaux, du cuir et de l’Alcantara (pour le ciel de pavillon par exemple), sont d’une grande qualité et très agréables au toucher. On apprécie que la planche de bord soit entièrement garnie de cuir, le rendu est du plus bel effet. L’aménagement intérieur est également très bien pensé et en s’installant à bord on trouve rapidement ses marques. En revanche, l’ergonomie laisse parfois à désirer. Par exemple, l’écran central est situé un peu trop bas, du coup la main droite du conducteur en cache une partie, ce qui oblige le conducteur à quitter la route des yeux, parfois de façon prolongée, pour trouver l’info qu’il cherche. Il est alors plus judicieux, lorsque la navigation est activée, d’afficher la carte sur le combiné d’instruments numérique. On regrette également que la surface de cet écran ne soit pas totalement utilisée. Ainsi, la carte n’en occupe que les deux tiers pour laisser la place de chaque côté à l’affichage des commandes. C’est dommage sur ce niveau de gamme car la surface utile est au final assez réduite.
Autre bémol de la navigation, on regrette que le graphisme de la carte ne soit pas plus moderne. Ensuite, mesurant moins de 1,70 m, nous avons été gênés par la partie haute du moyeu du volant, là où sont situées les caméras de surveillance de la vigilance du conducteur, car elle cache le bas du combiné d’instruments. Toujours concernant l’ergonomie, nous avons trouvé la commande de réglage des rétroviseurs extérieurs, installée à gauche du volant en bas de la planche de bord, assez mal placée et moyennement accessible. Il faudra s’y habituer car au début, il faut tâtonner pour la trouver.
Une fois n’est pas coutume, nous avons roulé une vingtaine de minutes installés à l’arrière. Une bonne expérience car le confort et l’espace y sont excellents. Et c’est d’autant plus agréable que les deux places extrêmes disposent de sièges massants, ventilés et chauffants. Et même si la DS9 n’atteint pas le niveau de prestation de la Mercedes Classe S, certainement la référence en la matière, on prend facilement goût à se faire conduire dans ces conditions. Bien sûr cela n’est valable que pour deux passagers arrière car le troisième, installé au milieu, sera bien moins à la fête.
Au volant
Vu ses origines asiatiques, la DS9 ne dispose pas de l’arsenal de mécaniques que l’on trouve habituellement sur une routière : ne cherchez pas de diesel, il n’y en aura pas. Dommage pour une voiture destinée aux longs trajets. Au catalogue ne seront donc proposés que des blocs essence, deux versions hybrides rechargeables E-Tense de 225 et 360 ch (en 4×4) et un essence de 225 ch.
Nous avons pris le volant d’un modèle E-Tense 225 ch composé du bloc 4 cylindres PureTech de 180 ch associé à un moteur électrique de 110 ch et alimenté par une batterie de 11,9 kWh. À noter que la DS9 embarque un chargeur de 7,4 kW qui lui permet une recharge totale en 1 h 45 sur une wallbox. Il faudra compter environ 7 h sur une prise domestique traditionnelle. Et, une fois pleine, la batterie autorisera un roulage en mode 100 % électrique sur environ 40 kilomètres (le constructeur annonce une autonomie de 48 km selon le cycle WLTP). C’est un peu juste et il faudra penser à sélectionner le bon mode de fonctionnement, entre électrique ou hybride, selon le niveau de charge et les types de trajets à réaliser.
Côté consommation, le moteur essence se montre assez sobre. Partis avec la batterie chargée à fond et en utilisant le mode de conduite hybride (qui gère le fonctionnement de chaque moteur, individuellement ou ensemble, en fonction du besoin de puissance) nous avons relevé une moyenne de 7 litres aux 100 km. Pour un parcours qui intégrait des routes mixtes avec de l’autoroute, des traversées de villages et des routes de campagne, c’est assez raisonnable. La mécanique s’est montrée très agréable à conduire, volontaire et capable de répondre instantanément aux sollicitations de l’accélérateur.
Sur la route, la DS9 est extrêmement silencieuse, même lorsque le revêtement n’est pas au top. L’insonorisation est irréprochable et ni les bruits d’air ni ceux de roulement ne sont venus perturber l’ambiance sereine qui règne à bord. Les suspensions sont très confortables et assurent une bonne filtration des irrégularités de la route. À noter qu’il est possible de sélectionner le mode confort ou sport. Si le second permet d’obtenir une meilleure réactivité de la pédale d’accélérateur et de la direction ainsi qu’une fermeté accrue des suspensions, le premier permet de disposer d’un confort de haute volée. Notre version était équipée de la suspension pilotée DS Active Scan Suspension, un système doté d’une caméra qui filme la route et repère tous les défauts afin de modifier individuellement la fermeté des amortisseurs. C’est bluffant et rouler sur des ralentisseurs deviendrait presque un plaisir. Seul bémol : une direction qui manque de ressenti et s’avère parfois un peu floue (sauf en mode sport).
Malgré son gabarit, presque 5 mètres de long, la DS9 est très maniable et s’utilise facilement en ville, même si la visibilité vers l’arrière n’est pas optimale.
Sécurité
La DS9 dispose d’un arsenal très complet, avec bon nombre d’airbags, le régulateur de vitesse adaptatif associé au maintien dans la file, la reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore la vision de nuit (en option) et des feux à LED entièrement automatiques. Mais on pouvait attendre un peu plus de cette nouvelle routière : sa commande vocale est basique, son système de navigation semble d’un autre temps et elle ne dispose pas de l’affichage tête haute.
La DS9 en résumé
Si la DS9 n’a pas à rougir de son confort, de son habitabilité ni de sa qualité de fabrication, elle pèche par des équipements technologiques moins efficients que ceux de la concurrence. De quoi la mettre à mal face à une BMW Série 5 ou une Mercedes Classe E. La DS9 pourra jouer sa dernière carte face à ces stars du segment grâce à un prix plus attractif. Elle est proposée à partir de 47 700 € (en version essence) contre respectivement 49 000 et 56 600 € pour ses concurrentes allemandes. Même la Peugeot 508, certes moins spacieuse et moins confortable mais qui partage bon nombre d’organes mécaniques, pourrait lui mettre des bâtons dans les roues car elle est proposée à un tarif plus attractif, à partir de 35 400 €.
Les +
- Qualité de fabrication
- Confort
- Insonorisation
- Habitabilité
Les –
- Défauts d’ergonomie
- GPS vieillot
- Équipement un peu en retrait