Installer des pompes à chaleur partout pour limiter notre dépendance au gaz russe, c’est la volonté de la ministre de la Transition écologique, qui a annoncé une aide supplémentaire de 1 000 €. Sans susciter l’enthousiasme !
MaPrimeRénov’ va être augmentée de 1 000 € pour l’installation d’une pompe à chaleur (PAC) ou d’une chaudière bois à compter du 15 avril et jusqu’au 31 décembre 2022. Bien qu’elle soit censée augmenter le pouvoir d’achat des ménages modestes en matière de mode de chauffage, l’annonce fait l’objet de vives critiques.
La Capeb, syndicat professionnel des artisans du bâtiment, dénonce « une mesure en trompe-l’œil ». Actuellement, les certificats d’économie d’énergie (CEE) complètent MaPrimeRénov’ pour que les ménages très modestes et modestes n’aient qu’un faible reste à charge. Mais leur valeur étant à la baisse, ce ne sont pas les 1 000 € annoncés qui vont compenser la hausse du reste à charge… D’autant que la plupart des PAC air/eau coûtent très cher : en moyenne 13 779 €, avec des montants de 9 166 à 21 300 €, d’après l’enquête sur les prix du chauffage réalisée auprès de nos abonnés. « Nous ne pourrons pas installer des pompes à chaleur partout », renchérit la filière gaz, soulignant qu’il n’existe pas de PAC pour le collectif et qu’installer des pompes à chaleur ne règle en rien le problème de la pointe électrique hivernale.
Pire, installer des PAC partout ne peut que renforcer notre dépendance au gaz, qu’il soit russe ou non, ainsi qu’au fioul et au charbon. « En chauffage central, plus il fait froid, plus la température de l’eau envoyée vers les radiateurs est élevée. Dans le bâti d’avant 2000, elle est en général de 80 à 90 °C par grand froid, explique Olivier Sidler, spécialiste de l’efficacité énergétique. Si on se contente seulement de remplacer une chaudière par une PAC, il faudra qu’elle produise de l’eau bien au-delà de sa capacité propre de 55 °C en hiver, soit par ses résistances électriques.